Depuis le début de la campagne, les principaux candidats ont multiplié les erreurs, les approximations, voire les franches bourdes.
SÉGOLENE ROYAL
- Le 7 novembre 2006: lors des débats des primaires socialistes, Ségolène Royal affirme : » Il ne faut pas laisser l’Iran accéder au nucléaire civil, et donc militaire ».Cette position, en contradiction avec le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), déclenche le scepticisme de ses deux adversaires socialistes Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.
- Le 6 janvier, en visite en Chine : « Comme disent les Chinois, qui n’est pas venu sur la grande muraille n’est pas un brave, et qui vient sur la grande muraille conquiert la bravitude ».
- Le 15 janvier, elle complimente la vitesse de la justice chinoise : « J’ai rencontré hier un avocat – je lui ai demandé comment fonctionnait les tribunaux- qui me disait que parfois les tribunaux sont plus rapides qu’en France. Vous voyez avant de donner des leçons à d’autres pays regardons toujours les éléments de comparaison ».Compte tenu du caractère expéditif de la justice chinoise (au moins un millier d’exécutions par an), cette phrase est pour le moins maladroite.
- Le 22 janvier, sur Canal+Ségolène Royal déclare : « Une femme sur trois est assassinée sous les coups de son conjoint, là dans la France dans laquelle nous vivons ».La vraie statistique est plutôt une femme tuée tous les trois jours.
- Le 22 janvier: Ségolène Royal exprime sa sympathie pour la « souveraineté et la liberté du Québec ».Ces propos déclenchent des réactions virulentes au Canada, à commencer par celle du Premier ministre Stephen Harper. « L’expérience enseigne qu’il est tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d’un autre pays » réplique ce dernier dans un communiqué cinglant.
- Le 25 janvier, au micro de RMC: « Combien a-ton de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins ? » Lui demande le journaliste. « Nous en avons heuh…un » tente Ségolène Royal, sans conviction. « Non, non, nous en avons sept ». « Oui, sept… » concède la candidate PS.La France possède en réalité quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
- Le 26 janvier : Ségolène Royal est piégée au téléphone par l’humoriste Gérald Dahan. Ce dernier se fait passer pour Jean Charest, Premier ministre québécois. Suite à sa bévue concernant la souveraineté du Québec, il la sermonne : “C’est comme si nous, on disait ‘il faut que la Corse soit indépendante’”, elle répond, hilare : “Les Français ne seraient pas contre d’ailleurs”. Avant d’ajouter, dans un nouvel éclat de rire : “Ne répétez pas cela. Cela va encore faire un incident, ce coup-là en France. C’est secret”.
- Le 5 avril 2007 sur i>télévision, Ségolène Royal condamne l’enlèvement de deux Français par les Taliban et exprime sa solidarité aux familles. Puis elle ajoute : « C’est aussi le régime des Taliban qui doit faire l’objet de pressions internationales. » Elle explique que « la France doit oeuvrer » pour qu’ »au Conseil de sécurité, un certain nombre de mesures soient prises contre les régimes de ce type ».Le régime des Taliban est tombé en décembre 2001.
- Dans son livre « Maintenant »Ségolène Royal écrit : “Vous saviez que les filles de Jean Jaurès avaient fait leur communion?”.Jean Jaurès n’a eu qu’une seule fille (Madeleine Jaurès). Son autre enfant était un fils : Paul Auguste Marie Louis Jaurès.
NICOLAS SARKOZY
- Le 21 novembre 2006, lors d’un meeting à Saint-Etienne : « L’être humain n’est pas une marchandise comme les autres »
- Le 14 janvier, lors de son investiture UMP à la présidentielle. Nicolas Sarkozy répète par deux fois le mot « chrétienneté » au lieu de « chrétienté ».
- Le 15 janvier, lors de son déplacement au Mont Saint-Michel, Nicolas Sarkozy utilise le mot « héritation » pour parler « d’héritage ». Il attribue ensuite à François Mitterrand la célèbre phrase de Valéry Giscard d’Estaing « Vous n’avez pas le monopole du coeur ».
- Le 15 janvier dans Paris-Match: au cours de son voyage en Chine, Nicolas Sarkozy sur la passion suscitée par le sumo, sport préféré de Jacques Chirac et des Japonais. « Comment peut-on être fasciné par ces combats de types obèses aux chignons gominés », a-t-il confié à quelques journalistes, avant d’ajouter : « Ce n’est vraiment pas un sport d’intellectuel, le sumo ! »L’attaque visait Chirac, mais le Japon a peu apprécié.
- Le 15 janvier: Réagissant aux propos de Ségolène Royal piégée au téléphone par l’humoriste Gérald Dahan qui avait réussit à se faire passer pour le Premier Ministre du Québec auprès d’elle : “Pour moi, la Corse n’est pas un sujet de plaisanterie, spécialement quand je parle avec un Premier ministre d’un autre pays”, déclare-t-il.Nicolas Sarkozy évoque ainsi le Québec qu’il assimile à un pays et non à une province.
- Le 22 janvier :« le problème en France c’est que les gens héritent trop tard ».Une plaidoirie pour l’euthanasie des vieillards ?
- Le 5 février, Lors de son passage à l’émission de TF1 J’ai une question à vous poser, Nicolas Sarkozy explique : « Le SMIC, c’est le salaire de la moitié des Français. »Selon l’agence Eurostat, 15,6 % des salariés à temps complet touchent le SMIC.
- « Lorsque j’étais ministre des Finances, le Brent était à 42 dollars le baril, c’est monté jusqu’à 90. »Son record s’établit à 77,25 dollars le 13 juillet 2006.
- Il poursuit : « Il y a 40 ans, on empruntait à 18 % et il y avait une inflation à 24. »Le record de l’inflation s’établit à 13,7 % en 1974 et était seulement de 2,7% en 1967.
- Il chiffre à 13 000 le nombre de suicides de jeunes par an, au lieu de 600.
- Il est interpellé sur la possibilité de motiver les classements sans suite, il dit que c’est « une bonne idée », qu’il « la reprend à son compte ».Cette obligation est déjà inscrite dans le Code de procédure pénale (article 40-2)
- Plus tard, il envisage fermement de « changer l’ordonnance de 1945 » pour « qu’un mineur entre 16 et 18 ans qui est multirécidiviste soit traité comme un majeur ».Cette disposition est justement précisée par ladite ordonnance.
- Le 26 février 2007: Interrogé sur RMC et BFM par Jean-Jacques Bourdin, Nicolas Sarkozy commet plusieurs bévues : A la question « combien la France possède-t-elle de sous-marins nucléaires d’attaque ? », le candidat UMP à la présidentielle répond « quatre ». »Non, c’est cinq », lui rétorque le journaliste, commettant à son tour une erreur puisque la France dispose de six sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) , si l’on en croit le ministère de la Défense.
- Par la suite, à le journaliste lui demande : « Est-ce que les combattants d’Al Qaïda sont des sunnites ou des chiites ? » Sarkozy répond : « il est impossible d’y répondre ! ». Il prend alors l’exemple des jeunes Français qui partent se battre dans les rangs d’Al Qaïda : « alors qu’ils sont Français, est-ce qu’on peut les réduire à l’appartenance à une ethnie ? ».Les sunnites et chiites ne sont bien sûr pas des éthnies mais des branches de l’Islam.
Cyrille Frank – Le 12 avril 2007. Rédaction ©AOL