Twitter ou les mirages de la personnalisation de l’information

La simplicité du principe et son extrême modularité font de Twitter l’outil de communication le plus personnalisable et le réseau social le plus puissant qui soit. C’est précisément pour cela qu’il ne séduira jamais les masses.

Mise à jour 27 avril 2013. 

Trois ans après ce billet, les chiffres d’une nouvelle étude corroborent les anciens et semblent donner raison à ma prédiction selon laquelle Twitter ne sera jamais grand public.

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Une étude d’Exact Target parue le 9 août 2010 montre que les utilisateurs quotidiens de Twitter sont aussi les plus actifs sur Internet.

• 72% publient sur leur blog au moins une fois par mois
• 70% commentent sur d’autres blogs
• 61% écrivent au moins une note produit par mois
• 61% commentent sur des sites d’info
• 56% écrivent des articles pour des sites tiers
• 53% postent des videos
• 50% contribuent aux wikis

Ces hyper-actifs ont trois fois plus de chances de charger des photos, quatre fois plus de chances de tenir un blog, et trois fois plus de chances de partager des notes et des critiques que l’utilisateur d’internet moyen.

Or ces utilisateurs quotidiens sur une minorité, environ 15% si l’on en croît l’étude publiée par la société de conseil Sysomos début 2009. L’analyse qui portait sur l’activité de 11,5 millions de comptes Twitter sur les cinq premiers mois de l’année concluait que :

90% des messages sont produits par 10% des utilisateurs
93% ont moins de 100 abonnés
85% twittent moins de une fois par jour
50% n’a pas twitté dans les 7 jours

Donc, si Twitter a dépassé il y a déjà quelques mois les 100 millions d’inscrits, le site de micro-blogguing est préempté par une élite sociale, en majorité professionnelle. Cela vaut aussi pour les célébrités qui se servent de l’outil servent à la manière des médias, pour gérer leur popularité et leur capital-image.

TWITTER : LE LEGO DE L’EGO

Twitter est l’Ikea informationnel, le site à monter soi-même, le légo de l’égo. A la base, ce n’est qu’une coquille vide, un réceptacle de flux qu’il faut construire patiemment, abonnement après abonnement, jusqu’à ce que sa time-line soit pleine d’infos pertinentes par rapport à ses goûts et curiosités propres.

Cette ultra-personnalisation de l’outil en fait tout l’intérêt mais également toute la difficulté car le processus de paramétrage de son flux est long et laborieux. Et c’est là que le bât blesse.

La masse des gens n’a ni le temps ni l’envie de se fader un puzzle de 1000 pièces en revenant du boulot.

D’autant que si l’oiseau bleu semble simplissime dans son principe, il est particulièrement inaccessible dans ses usages pour l’internaute lambda. Interface alambiquée, langage ésotérique (RT, hashtags, @, DM, FF), étiquette précise, besoin d’applications tierces (racourcisseurs d’url, clients…).

LE MYTHE DE LA PERSONNALISATION DE L’INFO

Twitter témoigne du décalage entre le discours positiviste sur les technologies de l’info et la réalité des usages. On nous promettait grâce à Internet l’émergence des fameux contenus « à la carte », des informations sur mesure qui s’adapteraient à la personnalité de chacun. Puisque les outils le permettaient, la tendance suivrait.

Même illusion lors du déploiement du plan « informatique pour tous » de 1985 par le Premier ministre de l’époque, Laurent Fabius. Souvenez-vous de ces dizaines de milliers d’ordinateurs restés dans leurs cartons ou mal utilisés, faute d’avoir pris le temps de former les enseignants.

Même utopie lors de l’émergence des blogs et du web 2.0, dont certains voyaient le signe d’une nouvelle démocratie participative numérique.

Même égarement qu’à l’époque des promesses de démocratisation culturelle via les formidables bibliothèques du savoir en ligne.

LES TECHNOLOGIES NE CORRIGENT PAS MAIS ACCENTUENT LES INEGALITES

Toutes ces prédictions optimistes, portées par des geeks et une élite sociale auto-centrée, se sont brisées sur le réalisme des différences socio-culturelles. Pour bénéficier culturellement des innovations technologiques, il faut en avoir envie et il faut en avoir les moyens économiques (l’argent pour s’équiper), sociaux (l’entourage pour se faire aider) et intellectuels (la formation et l’éducation pour comprendre).

S’agissant de l’envie, l’appétence pour les nouvelles technologies est très dépendante du milieu socio-culturel d’appartenance. Le goût pour la connaissance s’apprend, la curiosité s’éduque que ce soit en matière alimentaire, en art ou en culture.

Ceci est très bien résumé par Eric Guichard docteur en sciences de l’information à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) :

« Mais entre ces possibles et la réalité, il y a une marge, voire un fossé. Et c’est là que la notion de literacy, ce mélange de culture et d’alphabétisme, prend son sens. L’activité intellectuelle s’acquiert souvent par apprentissage. Il faut environ 20 ans pour maîtriser l’ensemble des instruments et méthodes liés à l’exercice d’une pensée rationnelle. On voit mal comment la diffusion d’objets matériels permettrait de raccourcir ce délai d’apprentissage, si ces objets sont – comme il semblent l’être – plus des objets de consommation pure que des outils qui prolongent effectivement les processus d’écriture : on imagine difficilement savoir chercher un livre dans une bibliothèque si on ne sait pas lire, ou devenir mathématicien du simple fait qu’on s’est fait offrir une télévision numérique. »

Lire l’article entier ainsi que sa thèse

FACEBOOK : L’ANTI-PERSONNALISATION

clés en mainCrédit photo  Jeff Rinehart via Flick’r

Le succès croissant de Facebook auprès du grand public témoigne du succès de la logique inverse : la fourniture d’un service « clé en mains ». C’est la logique du «  »push qui prédomine. On reçoit des informations et sollicitations diverses plus qu’on ne va les chercher.

Ceci est cohérent avec l’usage récréatif de Facebook. Il s’agit de s’amuser entre amis et non de « se prendre la tête » avec un outil qu’il faut construire soi-même.

Cette anti-personnalisation est également en adéquation avec la fonction première de Facebook : renforcer la socialisation de ses membres. Pour se faire, l’outil valorise les comportements et opinions communes et pas celles qui se distinguent. D’où notamment l’apparition du bouton « j’aime » qui va dans le sens de cette cohésion pour ne pas dire uniformité sociale. En ce sens Facebook favorise davantage le collectif que l’individu, et pour caricaturer, serait davantage de gauche quand Twitter serait à droite (libérale).

TWITTER NE PERCERA JAMAIS AUPRES DU GRAND PUBLIC

Voilà pourquoi l’oiseau bleu est condamné à rester dans la sphère du BtoB ou à toucher une cible retreinte ultra-éduquée. Sauf à changer tellement son principe qu’il y perdrait son âme. Comme par exemple intégrer des éléments multimédia ou ne plus limiter le nombre de caractères.

Je rejoins sur ce point Cédric Deniaud qui nous explique sur son blog les cinq raisons pour lesquelles Twitter ne deviendra jamais grand public.

En revanche le principe du fil d’actu personnel  a déjà fait des émules puisqu’on le retrouve maintenant sur Facebook, LinkedIn entre autres réseaux sociaux.

Mais la personnalisation poussée dans Twitter ou dans les agrégateurs de flux RSS les condamnent irrémédiablement à une certaine confidentialité d’usage. Du moins tant que les écarts socio-culturels n’auront pas été un tant soit peu limités en amont, par l’école, notamment.

Cyrille Frank

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35 commentaires sur « Twitter ou les mirages de la personnalisation de l’information »

  1. Je pense qu’il y a eu une erreur d’appréciation pour Facebook.. Ce n’est pas certain qu’il s’agisse d’un média « par essence » collectif.. Encore une fois, cela dépend de l’usage qui en est fait. Certes, de nombreuses applications motivent la fédération (le « like », les groupes qui parlent des mille choses que nous faisons tous et dans lesquelles tout le monde se retrouve, les intérêts etc.). Cependant, si l’on observe les profils, la catégorie sociale des individus est très rapidement visible et sur les profils plutôt CPS+ (puisque nous en sommes aux catégorisations un peu arbitraires), la valeur positive est donnée à tout ce qui démarque l’individu : plus tu as de références culturelles inconnues du grand public, de la masse, plus tu es cool.. Ce qui va justement dans cette valorisation de la différence attachée à l’individualisation poussée dans notre société.
    Quant à dire qua Facebook est de gauche et Twitter de droite.. même pour caricaturer, ça ne signifie pas grand chose.
    Il semble quand même que ce débat mérite un peu plus d’approfondissement même si Twitter sert particulièrement un certain type d’usagers comme le souligne cette étude. Ses buts et son usage sont toutefois différents de ceux de Facebook. Quant à croire que la démocratisation culturelle se fait comme une révolution par un outil informatique, c’est aujourd’hui un peu révolu. Les thoériciens de la démocratie participative virtuelle ne parlaient pas d’un outil pris isolément, mais de la généralisation de comportements nouveaux, qu’Internet pouvait faciliter etc. C’est différent, mais le débat est encore autre..

  2. @MlleZS oui j’ai forcé le trait, je le reconnais. Twitter comme Facebook sont deux outils de valorisation sociale. Mon propos était de dire que le second est beaucoup plus consensuel et neutralise davantage les messages (opinions, valeurs, attitudes) discordantes par rapport à une certaine norme sociale.

    Le groupe auquel on s’adresse (sa famille, ses collègues, ses amis…) explique cela. Il est bien trop risqué de perdre l’estime de ces personnes là, bien que le même phénomène de « politiquement correct » existe aussi sur Twitter, mais dans une moindre mesure selon moi. C’est en ce sens que j’oppose individu et collectif.

    Quant à parler de droite et gauche, c’est uniquement sur ce critère. C’est évidemment réducteur, car il y en a bien sûr d’autres (solidarité/mérite – centralisation/décentralisation – nationalisme/mondialisation – Innovation/tradition…)

    Je vais réfléchir au billet que sous-tend cette réflexion et qui porte davantage sur l’édulcoration des opinions dans une société hyper-connectée, ultra-socialisée.

    Merci de votre commentaire pertinent
    Cordialement

  3. Même si la frontière est de plus en plus mince, Twitter est à mon avis plus un outil centré sur la diffusion de contenus alors que facebook est un outil centré sur la mise en relation entres individus.

    Cependant, j’ai bien du mal à voir des clivages gauche/droite dans l’usage qui est fait de ces outils. Toutefois l’idée de creuser ce sujet me semble intéressante, j’attends la suite de cette réflexion avec impatience.

  4. @bax oui je partage votre avis, Twitter devient plus un flux d’informations des médias, entreprises et professionnels de la com qu’un réseau social, du moins pour le grand public.

    Non la distinction gauche /droite un peu provocatrice n’avait pour but que de montrer le caractère plus individualiste des acteurs de Twitter par rapport à ceux de Facebook.
    C’est l’une des différences, parmi d’autres, entre la droite et la gauche.

    La droite favorise l’indivu, le mérite quand la gauche (culturellement en tout cas) met plus l’accent sur le collectif, la solidarité.

    Facebook est plus de gauche sur ce point que de droite, parce qu’il neutralise les positions extrêmes et les individualismes hors norme.

    Je mûris un papier qui explicitera avec des exemples ce point de vue 🙂
    Merci de votre intérêt !

  5. « Pour bénéficier culturellement des innovations technologiques, il faut en avoir envie et il faut en avoir les moyens économiques (l’argent pour s’équiper), sociaux (l’entourage pour se faire aider) et intellectuels (la formation et l’éducation pour comprendre). »
    Réflexion intéressante mais je ne suis pas du tout d’accord ! 🙂

    Créez un compte Twitter aujourd’hui prend 1min, on va vous prendre la main vers des compte à suivre en fonction de vos centres d’intérêts, puis, une fois vos premiers following sélectionnés, on vous guidera vers des « recommanded following ». Ca c’est pour le point formation et l’éducation + se faire aider.
    Il ne faut pas oublier qu’on es pas obligé de l’ouvrir sur Twitter. On peut simplement écouter parler les tweeteurs actifs de ses centres d’intérêts (marketing, politique, mais pourquoi pas foot ou mairie du coin), sans devenir un as de la veille et courir le follower !
    Après, si le 20h de TF1 suffit à la personne pour s’informer, c’est sur qu’il ne fera pas cet effort mais c’est un autre problème, la techno n’a jamais apporté l’envie d’apprendre… seule la volonté le peut.
    C’est plus simple quand on est « bien né » mais s’il fallait être bien né pour être curieux, le monde serait bien ennuyeux.

    Les moyens pour s’équiper. Si on parle toujours de Twitter, c’est gratuit. Après c’est vrai que s’acheter un PC et un abo ADSL pour Tweeter ça fait cher mais en général Twitter est un usage parmi d’autres, beaucoup d’autres.

    Enfin, l’usage en France de Twitter n’est pas celui de tous les pays ! Pour suivre quelques connaissances américaines, elles blablatent sur Twitter, pas de veille intellectuellojournalistique, pas de débat sur l’avenir du monde, juste du blabla potache entre potes, des pensées marrantes, et elles n’ont pas du tout en tête la vision : Facebook c’est cool/de gauche vs Twitter c’est plus intellectuel/de droite…

    🙂

    1. @Mickael je suis d’accord avec vous, l’inscription n’est pas « si compliqué que cela ». Mais une fois qu’on est inscrits, la personnalisation prend beaucoup de temps pour être efficace; les recommandations ne fonctionnent pas, et pour cause : nous sommes tous différents, il n’y a pas de règles qui vaillent. C’est exactement en cela que Twitter est génial! Il permet une « customisation » parfaite : abonnement après abonnement.

      Mais c’est aussi en cela qu’il est discriminant. L’effort requiert de l’éducation, de la culture et pas seulement de la volonté. Il faut comprendre » en amont à quoi cela peut servir potentiellement, il faut de l’éducation et de l’environnement pour persévérer malgré la déception première (au début on ne saisit pas l’intérêt des messages égotique « je suis au mac do de saint Tropez »).

      Il faut du temps et cela rejoint le critère économique : pensez-vous qu’un ouvrier ou un salarié assommé de travail pénible ait envie d’investir le peu de temps libre qu’il lui reste à une hypothétique et lointaine satisfaction ? Non, il préfère se précipiter logiquement sur une valeur sûre : le dernier « Experts » ou « Joséphine ange gardien », selon les goûts ou le milieu social d’origine.

      Certes, l’origine sociale favorisée n’a jamais garanti la curiosité, tout comme une origine plus modeste n’est pas non plus rédhibitoire fort heureusement; Pas de fatalité non plus.

      Sauf que statistiquement, il y a de fortes corrélations. Et là, malheureusement je ne peux que vous inviter à vous documenter : http://www.inegalites.fr/

      Oui je suis d’accord, tout le monde ne discute pas de choses profondes (ou absurdement dérisoires, selon l’angle d’observation) sur Twitter. Mais il n’empêche, en tant que formateur je vous le confirme : c’est un outil très difficile d’accès; Et encore, je ne forme que des journalistes qui ne sont pas les derniers des analphabètes !

      PS : la volonté ne peut pas tout, le mérite n’est souvent pas suffisant… Mais cela aide assurément ! J’en sais quelque chose 🙂

        1. merci bien 🙂
          L’ouverture au point de vue opposé est une bien belle et rare qualité ! C’est aussi un accélérateur d’intelligence, car il permet de bénéficier de l’expérience et du travail d’autrui. Je félicite donc votre bon esprit !

  6. Bravo pour cet article sur lequel je te rejoins. Le buzz médiatique autour de Twitter est renforcé par la population qui l’utilise majoritairement (professionnels du web, blogueurs, journalistes, medias et politique).

    1. @Cédric

      Merci ! En lisant ton article, j’ai vu que nous étions « en phase » sur ce point 🙂
      Bravo à toi pour ta production utile et intelligente sur les média sociaux…

      A bientôt

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  8. Ping : Twitter ne sera jamais grand public. Et alors ? « Jean-Daniel Boutet
  9. Pratiquant Twitter et l’observant de l’intérieur depuis une semaine, je suis en pleine communion de pensée avec vous, et je partage, à une exception près, l’intégralité de vos analyses et de vos opinions.

    Plus généralement, je considère votre site comme l’un des plus intéressants. Vos articles sont souvent intelligents, judicieux, pertinents et révélateurs.

    La seule discordance, la seule gêne que je ressens en lisant ce présent article, et je m’aperçois en lisant mes prédécesseurs que je n’ai pas été le seul, est votre interprétation et vos attributions politiques à travers votre phrase sur Facebook de gauche, et Twitter de droite, qui est, permettez-moi de vous l’exprimer, une phrase de trop : elle gâche (abîmer par maladresse) l’ensemble de votre article. Il n’est pas utile d' »idéologiser » le sujet, de chercher à diviser ou à blesser vos lecteurs. Le sujet que vous évoquez, peut (doit) susciter de l’entente, des accords et de la tolérance. Malheureusement cette phrase, par les préjugés qu’elle comporte, n’y incite guère…

    Afin de tenter d’apporter un petit élément de réflexion à votre intéressant article, je vous indique deux récents articles qui développent le sujet de la durée incompressible-nécessaire d’apprentissage :
    http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2013/05/comment-devenir-un-mentat-1.html
    http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2013/05/comment-devenir-un-mentat-2.html
    Un prochain article est donc en prévision.
    En espérant que ces lectures vous enrichiront à l’égard des analyses de M. Guichard.

    Bien à vous, et avec mes meilleurs sentiments

    1. Bonjour Mac et merci de ces beaux compliments 🙂

      Je comprends votre objection et en même temps, je la trouve très projective. Si vous jugez qu’être à droite (je parle de droite libérale), c’est le mal, c’est un point de vue.

      Je ne suis pas de cet avis. Je crois qu’il y a derrière nos choix politiques des convictions philosophiques fondamentales : l’homme est-il bon par nature ? Est-il vraiment libre ? Est-il généreux ou fondamentalement égoïste…

      Ce ne sont que des actes de foi, ni probantes, ni réfutables. C’est pour ça que le monde se divise sur ces questions. Et pour être totalement honnête, je trouve sain que les gens se divisent, c’est l’expression de leur liberté profonde.
      Je ne crois pas au consensus permanent, c’est dans la confrontation des idées et d’autres schémas de pensée qu’on découvre l’autre et soi-même au passage.

      Dans l’article, je ne me place que du point de vue de la droite libérale, versus la gauche sociale. C’est à dire la conviction qu’un système économique plus ou moins individualiste l’emporte sur un système plus collectif. Pas de jugement moral chez moi. Je ne fais pas partie de ces gens qui estiment qu’être à droite, c’est être un salaud. Je connais plein de gens bien qui pensent sincèrement qu’être à droite, c’est servir le plus grand nombre. C’est à mon sens une erreur, mais je ne jette pas l’opprobre sur cette conviction, elle-même. Ce sont les comportements par contre que je condamne. Et l’intolérance, la vanité, la suffisance de classe viennent autant de droite que de gauche, j’en ai bien peur. La morale n’est ni de droite, ni de gauche.

      Le terme « idéologie » signifierait que je prends partie pour imposer un point de vue. Ce n’est pas le cas. En revanche oui, une des grandes différences de la droite par rapport à la gauche, c’est ce rapport à la liberté, à l’autonomie de l’individu. Et de ce point de vue, Twitter est plus libéral de droite que Facebook.

      Cela ne résume pas ce qu’être de droite ou de gauche signifie, car il y a bien des composantes (notamment sur les moeurs, la foi en le progrès ou l’ouverture au monde…). mais c’est un élément que je trouve éclairant, c’est pourquoi, je le garde 🙂

      Merci pour vos liens, je vais regarder cela avec attention !
      Et merci pour ce commentaire très intéressant, qui me permets d’envisager un autre papier…

      1. Bonjour

        Pour tenter d’être aussi compréhensible que bref, vous avez été trop radical et rapide avec cette phrase ; pour preuve : vous venez d’écrire de magnifiques paragraphes d’intelligence et de sagesse pour en expliquer le sens.

        La communication est chronophage. Je suis contraint de m’arrêter.

        Je vous souhaite une bonne continuation, et quant à moi, je continuerai, comme je le fais depuis que je l’ai découvert il y a qqs mois, à « garder un oeil » sur votre site.

        1. Merci encore, vous avez raison sur la phrase trop sibylline, j’en tiendrai compte à l’avenir 🙂

          Au plaisir de vous compter parmi mes lecteurs et d’échanger avec vous 🙂

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